Ľudmila LACKOVÁ
Quelques remarques sur l'usage du terme "l'arbitraire du signe"
« L’arbitraire du signe » est décrit dans le CLG comme le premier principe de la langue. Ce terme est devenu l’un des héritages saussuriens majeurs. Néanmoins, l’arbitraire du signe a été reçu par la communauté linguistique avec embarras, et les critiques de cette conception saussurienne n’ont pas été rares. Dans ma contribution, je voudrais confronter l’arbitraire du signe tel qu’il a été défini dans le CLG avec l’une de ses critiques les plus célèbres, celle de Roman Jakobson [1971]. Je voudrais montrer que la critique de Jakobson ne repose pas sur des arguments valables, dans le sens où Jakobson emploie le terme « arbitraire » d’une autre manière que dans le CLG. Je propose de relire les passages du CLG sur l’arbitraire du signe avec un point de vue hjelmslevien, en comprenant la langue comme un système sublogique. Cette approche permettra la coexistence de l’arbitrarité et de la motivation, exactement comme, dans le CLG, Saussure mentionne les onomatopées sans jamais nier le principe de l’arbitraire du signe. La langue peut donc bien être diagrammatique ou iconique, sans cesser d’être arbitraire.
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Quelques remarques sur l'usage du terme "l'arbitraire du signe"
« L’arbitraire du signe » est décrit dans le CLG comme le premier principe de la langue. Ce terme est devenu l’un des héritages saussuriens majeurs. Néanmoins, l’arbitraire du signe a été reçu par la communauté linguistique avec embarras, et les critiques de cette conception saussurienne n’ont pas été rares. Dans ma contribution, je voudrais confronter l’arbitraire du signe tel qu’il a été défini dans le CLG avec l’une de ses critiques les plus célèbres, celle de Roman Jakobson [1971]. Je voudrais montrer que la critique de Jakobson ne repose pas sur des arguments valables, dans le sens où Jakobson emploie le terme « arbitraire » d’une autre manière que dans le CLG. Je propose de relire les passages du CLG sur l’arbitraire du signe avec un point de vue hjelmslevien, en comprenant la langue comme un système sublogique. Cette approche permettra la coexistence de l’arbitrarité et de la motivation, exactement comme, dans le CLG, Saussure mentionne les onomatopées sans jamais nier le principe de l’arbitraire du signe. La langue peut donc bien être diagrammatique ou iconique, sans cesser d’être arbitraire.
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